Lire l'image fixe? (PUB
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Lire l'image fixe? (PUB
Entre le réel fugace, riche et insaisissable
et ses représentations toujours partielles et figées, il y a une
distance irréductible. L'illusion est pourtant répandue qui identifie
l'image à ce qu'elle représente.
Comment lire le langage propre de l'image ? A l'aide
de quels mots parler de ce langage iconique ? La démarche que nous proposons
tentera de vous aider à traduire vos impressions, à exercer votre
regard, à découvrir les multiples constituants de l'image
aspects particulieres du language iconique
Pour décoder des
informations et les interpréter, notre cerveau utilise deux
zones dont le fonctionnement détermine la manière de
percevoir les signes.
Ils sont le siège de deux types de lectures fondamentalement
différentes que l'on appellera analogique ou
digitale.
De plus, le langage
iconique, comme le langage verbal, offre deux types de
significations: les dénotations et les
connotations.
La plage : endroit plat et bas d'un
rivage où les vagues déferlent, et qui est
constitué de débris minéraux plus ou moins
fins (limon, sable, galets). (PR)
La plage peut évoquer le
salut (pour un naufragé), les vacances, le soleil, l'amour,
les bonnes affaires (un marchand ambulant), une plaine de
jeux...
Une image peut représenter un objet, une
personne, elle peut aussi connoter des concepts. Et cela de
manière très souple car il est rare qu'une image impose
un sens unique, ce qui arrive plus souvent lorsqu'on s'exprime avec
des mots. C'est ce qu'exprime le terme de "polysémie ",
particulièrement adapté
à l'image.
Pour parler d'une image, on peut la regarder
comme un objet, comme un signe renvoyant à d'autres sens ou
encore comme un média nouant une relation avec le sujet qui la
regarde.
Ces trois "lectures" qui ne sont pas successives mais simultanées,
seront séparées ici pour la facilité de l'analyse.
l'image ; un objet
Observer l'image comme un objet, permet d'en
décrire la géométrie.
Le cadre
L'image inscrit le réel dans un
cadre
plus ou moins souligné rectangulaire, carré,
losangé, ovale, circulaire. Lorsque le cadre est
souligné, on parle de bordure.
Certaines images s'insèrent dans d'autres, ce sont les
incrustations.
Les lignes de fuite
Dans la perspective classique, elles peuvent
être tracées dans l'image ou virtuellement reconstituées
en prolongeant les segments ou les directions indiquées. Elles déterminent
le point
de fuite, même s'il se situe hors de
l'espace de représentation. L'espace sera ainsi ouvert ou fermé.
Les axes et structures
Les lignes verticales, horizontales, courbes,
droites, brisées, spirales, constituent des formes. Leur
tracé est précis, net ou flou.
Les masses
Des surfaces sont définies par les
contours des formes en fonction des couleurs et du rapport des ombres
et de la lumière. Le dessin est ditfiguratif(quand il s'attache à représenter des objets ou des
personnes), non
figuratif ou abstrait dans
le cas contraire.
D'autres mots permettent d'identifier les
couleurs et leurs relations : nuances, dégradés,
contrastes. Noir et blanc, camaïeu (peinture où l'on
n'emploie qu'une couleur avec des tons différents),
polychromie, évoquent le nombre de couleurs utilisées.
Les nuances : variations de tonalité, claires ou
foncées.
Couleurs que l'on peut aussi
différencier :
<blockquote>couleurs primaires ou
secondaires,
</blockquote>
<blockquote>couleurs chaudes ou
froides.
</blockquote>
.
La couleur en informatique
Le modèle RGB (en français
RVB : Rouge, Vert, Bleu) crée des couleurs par synthèse additive.
Ce modèle est utilisé pour créer de la couleur à
partir de lumière électrique (écran).
Le modèle CMY (en français
CMJ : Cyan, Magenta, Jaune) crée des couleurs par soustration, il permet
de créer moins de couleurs. Il est surtout utilisé en imprimerie.
Les couleurs créées sur écran ne seront donc pas rendues
de la même façon à l'impression.
La lumière : le photographe utilise en outre
les termes d'exposition (sous- ou sur-exposition),
positif et négatif,
contre-jour.
Les aspects morphologiques
L'image se présente dans une
échelle des plans (ensemble,
moyen,
américain,
rapproché,
gros
plan, très
gros plan), selon un certain
point
de vue (frontal, plongée,
contre-plongée).
Elle offre, en outre, une certaine profondeur
de champ (avant-plan, second plan, arrière-plan,...)
voire, quelquefois, un hors-champ,
espace non représenté mais susceptible d'entretenir une relation
avec le visible, le champ.
Les lignes verticales et horizontales qui séparent
l'image en tiers sont les lignes
de force de cette image et les intersections
entre ces lignes sont les points forts de l'image. Ce sont ces lignes
et ces points qui créent l'ossature de l'image et guident le regard.
l'image ; un signe
En même temps qu'elle est
réellement un objet autonome, l'image renvoie le regardant
à la réalité qu'elle signifie.
Les aspects sémiologiques de l'image concernent les
codes sociaux, les connotations, les références
culturelles et symboliques, la rhétorique des
signes.
Repérage des codes sociaux
Toute image a été
réalisée dans certaines conditions
socio-économiques, elle en porte les traces.
Exploration des connotations
Polysémique
, l'image offre, au delà du sens dénoté, un
vaste champ de connotations
qui dépendent, d'une part du lecteur, de sa mémoire, de
sa culture, de sa pratique sociale, de son inconscient, de son
imaginaire. Elles dépendent aussi de la répartition des
signes dans l'espace de représentation.
Références culturelles et
symboliques
Il s'agit de reconnaître les codes gestuels propres
à une culture : codes techniques et ornementaux du corps (vêtement,...)
et de l'espace (architecture,...); les codes symboliques (consulter par exemple
Chevalier,
1982) (emblèmes,...), typographiques et
les signalisations (code de la route,...). Certaines images-citations
renvoient à des modèles connus.
Toute image exprime une certaine conception de
la représentation du réel, s'inscrit dans un courant
artistique, dans l'histoire de l'art.
Rhétorique des signes
L'image, même fixe, peut suggérer,
voire créer le mouvement.
Les messages iconiques sont disposés selon des figures
telles que métaphore,
personnification,
antithèse,
parallélisme,
chiasme,
métonymie,
l'image ; une communicatione support est
peut-être ce qui se voit le moins et ce qui compte le
plus.
R.
DEBRAY
Objet et signe, l'image ne prend son sens que
par l'œil d'un regardant. Entre eux une relation
particulière s'établit.
L'identification primaire, technique,
fait que le spectateur devient l'œil de l'objectif ou du
dessinateur, oublie la médiation réalisée. Il
est, par conséquent, intéressant d'étudier
l'effet de réel produit par une image (réalisme,
semi-réalisme, abstrait, surréalisme ).
L'identification secondaire à un
personnage ou à une situation est la preuve d'une
participation active. Elle peut être encouragée par
certains procédés ainsi, le point
de vue frontal (axe y-y , les yeux dans
les yeux), possède une force prescriptive
puissante.
On parle de projection lorsque le
spectateur se focalise individuellement sur un personnage, une
scène, un élément de situation, y trouvant une
occasion d'extérioriser une préoccupation personnelle
(en ce sens, parler d'une image, c'est autant parler de soi que de ce
qui est représenté.)
On peut donc, devant chaque image, s'interroger
sur la façon dont elle interpelle le regardant. Chaque image propose
un moment d'un récit
que le spectateur est invité à reconstruire en imaginant une situation
initiale et une situation finale. D'ailleurs, le temps (époque et durée)
y est représenté, au même titre que l'espace, de multiples
façons.
et ses représentations toujours partielles et figées, il y a une
distance irréductible. L'illusion est pourtant répandue qui identifie
l'image à ce qu'elle représente.
Comment lire le langage propre de l'image ? A l'aide
de quels mots parler de ce langage iconique ? La démarche que nous proposons
tentera de vous aider à traduire vos impressions, à exercer votre
regard, à découvrir les multiples constituants de l'image
- Aspects particulieres du language iconique
- L'image ; un objet
- L'image ; un signe
- L'image ; une communication
aspects particulieres du language iconique
Pour décoder des
informations et les interpréter, notre cerveau utilise deux
zones dont le fonctionnement détermine la manière de
percevoir les signes.
Ils sont le siège de deux types de lectures fondamentalement
différentes que l'on appellera analogique ou
digitale.
- La lecture analogique décode
les éléments d'une façon immédiate,
globale (lecture analogique d'une image, par exemple :
hémisphère droit ) - La lecture digitale décode les éléments
les uns après les autres, de manière analytique, progressive
(déchiffrage d'un texte, par exemple, hémisphère gauche).
De plus, le langage
iconique, comme le langage verbal, offre deux types de
significations: les dénotations et les
connotations.
- Les significations
dénotées sont répertoriées dans
les dictionnaires et sont théoriquement communes à
tous ceux qui partagent la même langue.
La plage : endroit plat et bas d'un
rivage où les vagues déferlent, et qui est
constitué de débris minéraux plus ou moins
fins (limon, sable, galets). (PR)
- Les significations connotées,
elles font écho en notre imaginaire et réveillent
des notions qui nous sont propres ou que nous partageons avec
d'autres locuteurs sans que le lien entre le signe et les notions
évoquées en nous aient un caractère
obligatoire.
La plage peut évoquer le
salut (pour un naufragé), les vacances, le soleil, l'amour,
les bonnes affaires (un marchand ambulant), une plaine de
jeux...
Une image peut représenter un objet, une
personne, elle peut aussi connoter des concepts. Et cela de
manière très souple car il est rare qu'une image impose
un sens unique, ce qui arrive plus souvent lorsqu'on s'exprime avec
des mots. C'est ce qu'exprime le terme de "polysémie ",
particulièrement adapté
à l'image.
Pour parler d'une image, on peut la regarder
comme un objet, comme un signe renvoyant à d'autres sens ou
encore comme un média nouant une relation avec le sujet qui la
regarde.
Ces trois "lectures" qui ne sont pas successives mais simultanées,
seront séparées ici pour la facilité de l'analyse.
l'image ; un objet
Observer l'image comme un objet, permet d'en
décrire la géométrie.
Le cadre
L'image inscrit le réel dans un
cadre
plus ou moins souligné rectangulaire, carré,
losangé, ovale, circulaire. Lorsque le cadre est
souligné, on parle de bordure.
Certaines images s'insèrent dans d'autres, ce sont les
incrustations.
Les lignes de fuite
Dans la perspective classique, elles peuvent
être tracées dans l'image ou virtuellement reconstituées
en prolongeant les segments ou les directions indiquées. Elles déterminent
le point
de fuite, même s'il se situe hors de
l'espace de représentation. L'espace sera ainsi ouvert ou fermé.
Les axes et structures
Les lignes verticales, horizontales, courbes,
droites, brisées, spirales, constituent des formes. Leur
tracé est précis, net ou flou.
Les masses
Des surfaces sont définies par les
contours des formes en fonction des couleurs et du rapport des ombres
et de la lumière. Le dessin est ditfiguratif(quand il s'attache à représenter des objets ou des
personnes), non
figuratif ou abstrait dans
le cas contraire.
D'autres mots permettent d'identifier les
couleurs et leurs relations : nuances, dégradés,
contrastes. Noir et blanc, camaïeu (peinture où l'on
n'emploie qu'une couleur avec des tons différents),
polychromie, évoquent le nombre de couleurs utilisées.
Les nuances : variations de tonalité, claires ou
foncées.
Couleurs que l'on peut aussi
différencier :
<blockquote>couleurs primaires ou
secondaires,
</blockquote>
<blockquote>couleurs chaudes ou
froides.
</blockquote>
.
La couleur en informatique
Le modèle RGB (en français
RVB : Rouge, Vert, Bleu) crée des couleurs par synthèse additive.
Ce modèle est utilisé pour créer de la couleur à
partir de lumière électrique (écran).
Le modèle CMY (en français
CMJ : Cyan, Magenta, Jaune) crée des couleurs par soustration, il permet
de créer moins de couleurs. Il est surtout utilisé en imprimerie.
Les couleurs créées sur écran ne seront donc pas rendues
de la même façon à l'impression.
La lumière : le photographe utilise en outre
les termes d'exposition (sous- ou sur-exposition),
positif et négatif,
contre-jour.
Les aspects morphologiques
L'image se présente dans une
échelle des plans (ensemble,
moyen,
américain,
rapproché,
gros
plan, très
gros plan), selon un certain
point
de vue (frontal, plongée,
contre-plongée).
Elle offre, en outre, une certaine profondeur
de champ (avant-plan, second plan, arrière-plan,...)
voire, quelquefois, un hors-champ,
espace non représenté mais susceptible d'entretenir une relation
avec le visible, le champ.
Les lignes verticales et horizontales qui séparent
l'image en tiers sont les lignes
de force de cette image et les intersections
entre ces lignes sont les points forts de l'image. Ce sont ces lignes
et ces points qui créent l'ossature de l'image et guident le regard.
l'image ; un signe
En même temps qu'elle est
réellement un objet autonome, l'image renvoie le regardant
à la réalité qu'elle signifie.
Les aspects sémiologiques de l'image concernent les
codes sociaux, les connotations, les références
culturelles et symboliques, la rhétorique des
signes.
Repérage des codes sociaux
Toute image a été
réalisée dans certaines conditions
socio-économiques, elle en porte les traces.
Exploration des connotations
Polysémique
, l'image offre, au delà du sens dénoté, un
vaste champ de connotations
qui dépendent, d'une part du lecteur, de sa mémoire, de
sa culture, de sa pratique sociale, de son inconscient, de son
imaginaire. Elles dépendent aussi de la répartition des
signes dans l'espace de représentation.
Références culturelles et
symboliques
Il s'agit de reconnaître les codes gestuels propres
à une culture : codes techniques et ornementaux du corps (vêtement,...)
et de l'espace (architecture,...); les codes symboliques (consulter par exemple
Chevalier,
1982) (emblèmes,...), typographiques et
les signalisations (code de la route,...). Certaines images-citations
renvoient à des modèles connus.
Toute image exprime une certaine conception de
la représentation du réel, s'inscrit dans un courant
artistique, dans l'histoire de l'art.
Rhétorique des signes
L'image, même fixe, peut suggérer,
voire créer le mouvement.
Les messages iconiques sont disposés selon des figures
telles que métaphore,
personnification,
antithèse,
parallélisme,
chiasme,
métonymie,
l'image ; une communicatione support est
peut-être ce qui se voit le moins et ce qui compte le
plus.
R.
DEBRAY
Objet et signe, l'image ne prend son sens que
par l'œil d'un regardant. Entre eux une relation
particulière s'établit.
L'identification primaire, technique,
fait que le spectateur devient l'œil de l'objectif ou du
dessinateur, oublie la médiation réalisée. Il
est, par conséquent, intéressant d'étudier
l'effet de réel produit par une image (réalisme,
semi-réalisme, abstrait, surréalisme ).
L'identification secondaire à un
personnage ou à une situation est la preuve d'une
participation active. Elle peut être encouragée par
certains procédés ainsi, le point
de vue frontal (axe y-y , les yeux dans
les yeux), possède une force prescriptive
puissante.
On parle de projection lorsque le
spectateur se focalise individuellement sur un personnage, une
scène, un élément de situation, y trouvant une
occasion d'extérioriser une préoccupation personnelle
(en ce sens, parler d'une image, c'est autant parler de soi que de ce
qui est représenté.)
On peut donc, devant chaque image, s'interroger
sur la façon dont elle interpelle le regardant. Chaque image propose
un moment d'un récit
que le spectateur est invité à reconstruire en imaginant une situation
initiale et une situation finale. D'ailleurs, le temps (époque et durée)
y est représenté, au même titre que l'espace, de multiples
façons.
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